Ces innovations technologiques représentent-elles une menace pour la profession ou, au contraire, une opportunité de croissance, d'efficacité et de différenciation ?

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Introduction : un secteur en pleine transformation

L’émergence des Legaltech n’est plus une simple tendance, mais un mouvement de fond qui redessine en profondeur les contours du marché du droit. Pour les avocats d’affaires, ce bouleversement soulève une interrogation stratégique majeure : ces innovations technologiques représentent-elles une menace pour la profession ou, au contraire, une opportunité de croissance, d'efficacité et de différenciation ?

Dans un contexte où les clients exigent plus de réactivité, de clarté tarifaire et de services digitalisés, les cabinets n’ont d’autre choix que de repenser leur positionnement. Car derrière la vague Legaltech, c’est bien un changement de paradigme qui s’opère : celui d’un droit plus industrialisé, plus accessible, mais aussi potentiellement plus concurrentiel.

Legaltech : définition, périmètre et cas d’usage

Qu’est-ce qu’une Legaltech ?

Le terme Legaltech désigne les entreprises qui utilisent la technologie pour automatiser, améliorer ou rendre plus accessible la pratique du droit. Il s'agit généralement de start-ups, mais aussi d'acteurs plus matures, qui développent des solutions numériques destinées à :

  • générer automatiquement des contrats ou documents juridiques,
  • suivre et gérer les procédures contentieuses ou contractuelles,
  • centraliser la documentation juridique,
  • faciliter la mise en relation avec des professionnels du droit.

L’objectif de ces outils est clair : gagner en rapidité, fiabilité, traçabilité et productivité, tout en réduisant les coûts pour les utilisateurs finaux.

Quels domaines du droit des affaires sont déjà impactés ?

Le droit des affaires est particulièrement concerné par l’automatisation de tâches juridiques standardisées. On observe une montée en puissance des Legaltech sur plusieurs verticales :

  • Rédaction contractuelle automatisée (contrats commerciaux, NDA, CGV),
  • Gestion de la documentation juridique (data room, archives contractuelles),
  • Suivi des obligations légales (compliance, RGPD, reporting ESG),
  • Pilotage des contentieux et des précontentieux,
  • Facturation intelligente et suivi de rentabilité.

Certaines solutions, comme GenIA-L, Jarvis, Gino permettent déjà à des avocats d’affaires de gagner un temps considérable sur les tâches de fond.

D’autres, comme LegalPlace ou Captain Contrat, visent plus directement les clients finaux, avec des offres packagées, en ligne, sur des sujets historiquement traités par des avocats : création de société, baux commerciaux, contrats de prestation de service…

La Legaltech, une menace pour les cabinets traditionnels ?

Une concurrence directe sur les prestations standardisées

Les plateformes Legaltech se positionnent de manière offensive sur des prestations historiquement réalisées par les avocats d’affaires : rédaction de statuts, pactes d’associés, CGV, contrats de prestations, NDA, baux commerciaux… Autant de tâches qui, une fois modélisées, peuvent être proposées sous forme automatisée, à des prix défiant toute concurrence.

Cette concurrence n’est pas théorique. Des parts de marché ont déjà été perdues. Plusieurs membres de Solution by HF observent que certains de leurs clients – notamment des start-ups ou PME – n’ont plus recours à leur cabinet pour ces actes standards, préférant “faire en ligne” en quelques clics.

Cas concret :

“Nous avions l’habitude de rédiger les NDA et contrats types pour un fonds early-stage. Aujourd’hui, certains ont intégré des outils de génération automatique avec clause selection, et ne nous sollicitent plus que pour les levées de fonds.”

— Membre Solution by HF, cabinet en droit des sociétés, Paris.

Résultat : des prestations facturables en moins, une déperdition de relation client sur les sujets du quotidien, et un risque d’être sollicité uniquement sur les urgences ou dossiers sensibles.

Des clients de plus en plus exigeants et informés

L’autre mutation vient de l’évolution de la demande. Les clients corporate, qu’ils soient start-ups ou ETI, sont aujourd’hui habitués à des interfaces claires, à des parcours fluides, à des outils digitaux performants. Ils comparent leur expérience avec celle qu’ils ont dans d’autres secteurs : banque en ligne, assurance, comptabilité, RH.

Ils n’acceptent plus :

  • de devoir attendre plusieurs jours pour un document simple,
  • de ne pas avoir de visibilité sur le coût,
  • de devoir multiplier les échanges pour un acte standard.

Le cabinet d’avocats est jugé à l’aune de l’expérience utilisateur. Et cela peut faire mal, surtout quand les outils Legaltech promettent une livraison en 30 minutes pour un coût fixe de 149 € HT.

Vers une banalisation de l’offre juridique ?

En automatisant la rédaction juridique, les Legaltech contribuent à standardiser l'offre. Pour le client, la valeur perçue du travail juridique baisse :

“Pourquoi payer 800 € pour un contrat si un logiciel me le fait à 49 € ?”

Ce glissement pousse certains avocats à brader leurs honoraires sur des prestations peu différenciantes, mettant en danger la rentabilité globale du cabinet.

Le vrai risque, ce n’est pas la technologie en elle-même, mais de continuer à vendre de la production brute à l’heure, là où le marché attend désormais des solutions packagées, rapides, lisibles et efficientes.

Les Legaltech comme leviers de productivité et de croissance

Automatiser pour se concentrer sur la vraie valeur ajoutée

Le premier effet vertueux des Legaltech, lorsqu’elles sont bien intégrées dans la pratique d’un cabinet, est l’automatisation des tâches répétitives : rédaction de contrats types, relances de signature, gestion documentaire, facturation…

Cette automatisation permet aux avocats de dégager du temps sur les missions à haute valeur ajoutée, là où leur intelligence stratégique, leur capacité d’analyse ou leur talent de négociateur font la différence.

“Depuis que je suis équipé en matière de prestations d’entrée de gamme, j’ai pu me concentrer sur les opérations de M&A complexes et augmenter mes honoraires sur ces missions.”

— Avocate membre Solution by HF, Lyon

Cela suppose un repositionnement clair : l’avocat ne vend plus un contrat, il vend une solution, une expertise, une capacité à prévenir ou résoudre un risque.

Développer des offres innovantes et scalables

Les Legaltech offrent aussi la possibilité de créer des produits juridiques :

  • packs de contrats sectoriels (ex : SaaS, freelance, immobilier),
  • abonnements juridiques pour start-ups,
  • plateformes internes pour les clients récurrents (extranet + base documentaire).

Ces offres permettent :

  • de capter une clientèle nouvelle, souvent exclue des cabinets traditionnels,
  • d’industrialiser certaines lignes de service, avec des marges plus importantes,
  • de sortir de la logique horaire, en vendant du forfait, de l’abonnement, du produit.

Cas concret :

“Nous avons développé un ‘Pack Création & Gouvernance’ pour les start-ups tech, comprenant 6 actes automatisés + un rendez-vous stratégique.”

— Cabinet membre Solution by HF, spécialisé en droit des affaires

S’adosser aux Legaltech comme apporteurs d’affaires

Un autre usage souvent sous-estimé des Legaltech : leur rôle d’intermédiaire de marché.

Certaines plateformes (ex : Legalstart, Call A Lawyer) orientent leurs clients vers des avocats partenaires pour les sujets qui sortent du cadre automatisable.

Cela permet aux avocats :

  • de recevoir des dossiers qualifiés, à moindre coût d’acquisition,
  • d’être positionnés comme des référents pour les cas complexes,
  • de capitaliser sur des flux récurrents, issus de clients initialement captés via la plateforme.

“Nous avons intégré une plateforme Legaltech comme partenaire ‘expert deal’. Résultat : 12 opérations de levée de fonds confiées en 9 mois.”

— Avocat d’affaires, membre Solution by HF, Bordeaux

La clé : changer de posture et se former aux nouveaux outils

Développer une culture technologique chez les avocats

L’enjeu n’est pas simplement d’utiliser une Legaltech “en plus” de son activité, mais de changer de posture professionnelle :

  • Comprendre comment la technologie transforme la chaîne de valeur du droit,
  • Identifier les étapes à automatiser, celles à renforcer par l’humain,
  • Penser “produit”, “parcours client”, “efficacité” avant de penser “temps passé”.

Cela suppose que l’avocat se forme, non pas pour devenir développeur, mais pour acquérir une culture des outils :

  • Générateurs de contrats (Gino, LegalPilot),
  • CRM juridiques (Jarvis, Diapaz),
  • IA d’assistance à la rédaction (Copilot, GenIA-L, Legora),
  • Outils no-code (Sharepoint, Notion, Airtable, Zapier) pour créer des solutions internes ou client.

Créer des synergies entre Legaltech et expertise juridique

Les Legaltech ne visent pas à remplacer les avocats. Elles ont besoin d’eux pour affiner les modèles, structurer les clauses, calibrer les réponses.

Les cabinets qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui comprennent cela et travaillent en collaboration étroite avec les outils ou les start-ups technologiques.

  • Certains créent leurs propres solutions sur-mesure pour leurs clients,
  • D’autres participent au développement de plateformes sectorielles,
  • D’autres encore deviennent référents métiers dans des Legaltech, avec des accords croisés gagnant-gagnant.

Citation :

“La Legaltech n’est pas un concurrent, c’est un partenaire qui a besoin de l’avocat pour exister. C’est en combinant nos expertises qu’on crée de la valeur pour le client final.”

— Membre Solution by HF

Menace ou levier ? La réponse est dans l’adaptation

Les Legaltech ne signent pas la fin des avocats d’affaires, mais la fin d’un certain modèle d’avocat : celui qui facture à l’heure des tâches automatisables, sans lisibilité sur son offre ni réflexion stratégique sur la valeur perçue par le client.

Face à ces mutations, deux postures sont possibles :

  • celle du repli, qui conduit à une perte progressive de parts de marché,
  • ou celle de l’adaptation, qui permet de gagner en efficacité, de créer de nouveaux services, de conquérir une clientèle plus large.

Les membres de Solution by HF qui s’approprient les Legaltech ne deviennent pas techniciens : ils deviennent des stratèges, des architectes de solutions juridiques modernes, capables d’allier rigueur, réactivité et performance.

👉 La question n’est donc plus : "les Legaltech vont-elles remplacer les avocats ?"Mais : "quels avocats veulent utiliser les Legaltech pour devenir irremplaçables ?"

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